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JESUS CHRIST EST LE SAUVEUR DU MONDE
5 novembre 2013

LA THEORIE POLITIQUE DE MONTESQUIEU

 

LA THEORIE POLITIQUE DE MONTESQUIEU

 

INTRODUCTION

I-    LA THEORIE ET LA NOTION DE LOI 

        1-      Loi métaphysique

         2-      Loi physique

         3-      Loi morale, politique ou sociale

         4-      Loi de nature

 

II-   LA THEORIE DES TYPES DE GOUVERNEMENTS          

        1-     Le gouvernement républicain

        2-     Le gouvernement Monarchique

        3-     Le gouvernement Despotique

 

III- LA THEORIE DES POUVORS INTERMEDIAIRES         

       1-     La liberté politique

       2-     La séparation des pouvoirs

 

IV-  LA THEORIE DES CLIMATS         

        1-     Conception de la théorie avant Montesquieu 

        2-     Conception de la théorie selon Montesquieu

 

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

 

 Introduction

   Connu sous le nom de Charles Louis de Secondat, Montesquieu naquit le 18 janvier 1689 au Château de la Brède près de Bordeaux (France) dans une famille de noblesse de robe. Après ses classes au collège Juilly chez les Oratoriens en 1700, il opta pour des études en droit. Après celles-ci, il fut reçu comme barreau en 1708, puis conseiller au parlement de Bordeaux. Il occupa aussi plusieurs d’autres fonctions : membres de l’Académie française. En outre, Montesquieu fait partie des écrivains et homme de culture du XVIIIè Siècle qui ont produit un impact majeur sur la civilisation ocidentale et aussi marquée les idées et les pratiques politiques des sociétés contemporaines.  En effet, par sa théorie de non – confusion de pouvoir (théorie par laquelle il entend faire obstacle à toute tentative de Despotisme) perçue comme pilier jusqu’à nos jours  des gouvernements républicains et démocratiques, de même que par la question de la liberté politique qu’il pose en faveur des citoyens, Montesquieu est considéré comme l’un des pères fondateurs de la philosophie politique. Par ailleurs, sa théorie du climat selon laquelle ce dernier  a une influence substantielle sur la nature des hommes (diversités de race et tempéraments humains selon la diversité des climats à laquelle ils sont confrontés) Monstesquieu est aussi considérée comme le précurseur d’une sociologie moderne. Dès lors, les idées de la pensée de Montesquieu évoquées en amont et constituant ainsi sa théorie politique, feront l’objet de notre exposé, dans laquelle nous tâcherons de vous les détailler, suivant le plan de notre présent travail.  

 I- Théorie et notion de loi selon Montesquieu

     Dans ‘’De l’esprit des lois’’, Montesquieu écrit ceci : « les lois dans la signification la plus étendue sont des rapports nécessaires qui dérivent de la nature des choses »[1]. Cette définition est complètement différente de celle qui existait. En effet en matière de lois, il y avait des théoriciens plus célèbres et plus illustres desquels se réclama Montesquieu lui-même. Grotius[2] juriste du XVII e siècle lui, définit les lois comme une règle de l’action morale qui nous oblige à faire ce qui est juste et raisonnable. Pour Pufendorf [3], les lois résultent de la volonté d’un supérieur par laquelle il impose à ceux qui dépendent de lui d’agir d’une certaine manière qu’il prescrit. La notion de rapport introduite dans la définition à surpris beaucoup les contemporains de Montesquieu. En vérité à y voir de plus près, le philosophe dans sa définition embrasse plusieurs domaines : la loi métaphysique, la loi physique et la loi morale, politique ou sociale.

 

1-    Loi métaphysique

On entend par loi métaphysique tout rapport existentiel entre des êtres qui ne relèvent pas du physique.

Exemple : si Dieu est cause de toute chose, si même il est cause réelle de toute chose, il n’agit que par des volontés générales selon les voies les plus simples et les plus connues conformément à sa sagesse.

Il est donc normale de distinguer les volontés générales qui sont les lois des volontés particulières de Dieu c’est-à-dire des miracles qui ne peuvent être supposées qu’exceptionnels car ce qui parait miraculeux peut relever d’une loi : rapport nécessaire encore inconnue. C’est à ce déterminisme que se referait déjà Montesquieu.

2-    Loi physique

C’est le rapport existentiel entre deux êtres naturels ou physiques.

Exemple : Le soleil qui est un corps physique exerce une pression par des rayons sur la terre (entité physique) et la terre se dessèche, c’est la loi de l’évaporation. Ou encore une voiture marche sur le livre et le livre se trouve écrasé. Par la loi de la pression, le livre est déformé par la voiture.

3-    Loi morale, politique ou sociale

      A cet effet, Montesquieu écrit ceci : « (..) l’esprit du commerce produit dans les hommes ou un certain sentiment de justice exacte, opposé d’un coté au brigandage et de l’autre à ces vertus morales qui font qu’on ne discute pas toujours ses intérêts avec rigidité et qu’on peut les négliger pour ceux des autres » [4], De l’esprit des lois, IVe partie, Livre XX, chap II, classique Garnier, Tome II, 1998, P3. Par cette assertion, le penseur veut nous faire comprendre que les hommes se tiennent en respect et vivent une relation harmonieuse qui favorisent la paix, le vécu ensemble et même perpétue la procréation que quand il y’a entre eux un rapport de commerce (échange de toute sorte).

Exemple : un mâle ou une femelle qui voudrait avoir de la progéniture se doit d’appliquer des lois naturelles qui sont innées en eux.

4- Loi de nature

     C’est à cela que Montesquieu faisait allusion en affirmant que les lois existaient avant toute législation. Pour lui l’on ne parle pas de l’état de nature comme Hobbes ou Rousseau mais plutôt de ‘’loi de nature’’ car c’est une abstraction dit-il qui ne peut se situer ni préhistoriquement ni ethnologiquement. La nature ici n’est que la nature humaine saisie dans son universalité sans considération de la diversité des sociétés. Il en résulte 4 lois naturelles : la paix entre des êtres qui prennent également conscience de leur faiblesse, la recherche de la nourriture, l’attirance sexuelle, le désir de vivre en société. Il faut remarquer que ses lois sont très largement communes à l’homme et à l’animal. Ici loin des théories classiques du droit naturel l’expression « loi naturelle » à donc ici une portée limitée. Pour lui ce n’est pas parce que les lois existent que l’on doit aimer la paix par exemple mais c’est parce que en l’homme tout est ordonnancé pour la paix qu’il arrive à énumérer des lois qui viennent de sa nature. La loi n’est pas à inventer mais à rétablir son fondement ultime est la sagesse divine et non la convention humaine du contrat social.      

II- Théorie des types de gouvernement

            Montesquieu, dans sa théorie de gouvernement, s’inspire  largement de la philosophie politique antique pour étudier et classifier  trois grands types de gouvernement qui selon lui ont leur nature propre, c'est à dire une structure, et sont régis par un principe particulier. Evitant les théories traditionnelles des régimes politiques, il subdivise dans sa théorie la république en république démocratique et en république aristocratique qui le fait exister et qui gouverne, du principe qui le fait agir, par les passions. La notion de passion, spécifique à chaque gouvernement, est la condition d’existence de chacun d’eux. Montesquieu met donc en avant trois gouvernements :

  1. 1.     Le gouvernement républicain

      Ce gouvernement est un régime dans lequel tout ou une partie du peuple possède la souveraineté populaire. Le gouvernement républicain se subdivise en deux types : l'aristocratique qui est le gouvernement de quelques uns et la démocratique, le gouvernement de tous. C'est pourquoi Montesquieu écrit ceci : «  Lorsque, dans la république, le peuple en corps a la souveraine puissance, c'est une démocratie. Lorsque la souveraine puissance est entre les mains d'une partie du peu­­ple, cela s'appelle une aristocratie. »[5] Montesquieu, De l'esprit des lois, livre II, P.39.  Dans une République démocratique, la souveraineté appartient au peuple, qui en conséquence se soumet aux règles édictées par des délégués. De ce fait, Montesquieu distingue la démocratie directe de la démocratie représentative, car pour lui, comme il le disait dans son livre II de l'esprit des lois à la page 40, que le peuple doit décider de tout ce qui est en son pouvoir, et le reste se fait par ses ministres c'est à dire ses représentants. Le principe d'un tel gouvernement selon lui est la vertu vue comme égalité, amour du gouvernement, dévouement, patriotisme, comportements moraux et austérité traditionaliste, liberté, amour des lois.  Ce type de régime fait appel au civisme où l’homme accorde plus d’importance à l’intérêt général et à la nation qu’à son propre intérêt. L’amour des richesses selon Montesquieu est inouï dans ce gouvernement, parce que les valeurs selon lui sont pures. Cependant ce type de gouvernement ne peut exister que dans des petits Etats. Par contre dans une République aristocratique, pour lui, c'est à la minorité que revient l’autorité et la souveraineté. Son principe est aussi la vertu de l'égalité, mais à un degré moindre et modéré pour éviter de glisser dans la monarchie ou le despotisme.

  1. Le gouvernement monarchique

            Dans ce type de régime, un seul gouverne et possède le pouvoir souverain. Il exerce sa fonction avec des lois fixés et établies. Le monarque ne dispose pas d’une toute puissance, il est limité et dépend d'autres pouvoirs intermédiaires exercés par la noblesse, les magistrats et le clergé. Selon Montesquieu ces pouvoirs intermédiaires agissent comme une contre force pour limiter le monarque dans sa volonté d'agir selon ses caprices. Le principe de ce gouvernement est l’honneur, l’attrait pour la reconnaissance sociale,  fondée sur l'ambition, le désir de distinction, la noblesse, la franchise et la politesse; c'est dire que l'homme fort de ce régime ne peut demander aux hommes de faire quelque chose qu’ils seraient incapables de faire en raison du déshonneur. C’est ce type de gouvernement que Montesquieu affectionne. Il est basé sur l'inégalité.

  1. 3.     Le gouvernement despotique

            Dans ce gouvernement, selon Montesquieu, un seul gouverne par ses caprices et sa propre volonté, car aucune règle n'est  préétablie. Dans ses conditions, le prince n’ayant aucune contrainte qui l’oblige à respecter ses engagements, ni même à appliquer quelques règles qu’elles soient. Il peut déléguer toutes ses responsabilités à ses ministres. Le principe de ce gouvernement est la crainte qui sert généralement dans les dictatures, et la violence, dans le seul but de maintenir la tranquillité. Chaque type de gouvernement forme une totalité appelé nature-principe : qui permet  l’unification et le respect des lois d’un gouvernement donné. C'est pourquoi lorsqu'un gouvernement perd sa valeur, c'est parce que cela est dû à la corruption du principe propre au gouvernement. C'est à dire lorsque dans une démocratie par exemple, les hommes perdent leur vertu, le gouvernement perd son sens. Montesquieu critique aussi largement le despotisme qu’il considère comme une structure vide. Ce gouvernement ne contient pas de structure politico-juridique « pas de la loi, pas d’écran entre les sujets et la loi, les sujets étant soumis aux caprices du despote »[6], Livre II, De l'esprit des lois, p.47. Il n’y a pour lui qu’un silence général où résonne la volonté du despote, et aucune structure sociale. Le despotisme est un état d’égalité extrême ; Montesquieu considère ainsi que l’uniformité constitue le terreau du despotisme. Lorsqu’il existe une égalité absolue entre les sujets, ils n’ont aucun pouvoir de résistance envers le souverain. Montesquieu met donc en garde contre les risques de l’égalité absolue. Déjà sous l’Ancien Régime, les rois essayent d’élaborer des lois générales ne prenant pas en compte les particularités de chacun (les privilèges), afin de gommer les inégalités, rendant ainsi la chose plus simple et plus facile. Montesquieu constate ces égalitarisme et les dénonce car cela annonce le despotisme. Le gouvernement despotique a pour principe la crainte : « Il faut […] que la crainte y abatte la courage et y éteigne jusqu'au moindre sentiment d'ambition. »[7]

III- La théorie des pouvoirs intermédiaires

       Parmi les esprits éclairés qui souhaitaient un changement modéré de l'organisation politique (mais qui ne soupçonnaient pas l'imminence d'une révolution), Montesquieu figurerait comme partisan d'une monarchie tempérée, où le roi ne peut s'abandonner à la tentation de devenir un despote, ni le peuple à celle de libérer ses instincts d'indépendance ; comme illustration de cet équilibre, il cite la monarchie anglaise, caractérisée d'après lui par « la liberté des honnêtes gens à l'abri des lois », la séparation des pouvoirs, la puissance du commerce et la prospérité générale. C'est d'ailleurs le rôle des corps privilégiés (essentiellement clergé, noblesse, parlements) de garantir la paix intérieure du royaume : c'est à eux, ces « pouvoirs intermédiaires, subordonnés et dépendants », qu'il incombe de tenir l'État dans un certain équilibre.

 

1-    La liberté politique

La liberté politique n'est pas l'indépendance ou la licence, mais liberté sous la loi ou le « droit de faire tout ce que les lois permettent »[8]. Elle « ne peut consister qu'à pouvoir faire ce que l'on doit vouloir et à n'être pas contraint de faire ce que l'on ne doit pas vouloir »[9]. D'où la volonté  chez Montesquieu de promouvoir une philosophie politique commandée par le souci primordial de la liberté du citoyen « ce bien qui fait jouir des autres biens », tout en assurant sa sécurité. Et cette importance accordée à la sûreté marque le refus d'une conception républicaine de la liberté politique. Si la liberté est « sans prix pour celui qui la vend », elle n'est pas, cependant, participation à l'élaboration des lois : les démocrates confondent « le pouvoir du peuple avec la liberté du peuple ». La liberté ne peut s'entendre que comme liberté sous la loi, à laquelle les gouvernants eux-mêmes sont soumis. Elle est conçue comme protection du citoyen contre l'arbitraire dont tendent à se rendre coupables les détenteurs de l'autorité autant que comme protection des citoyens les uns à l'égard des autres. Il faut donc que l'abus de pouvoir soit rendu impossible en vertu de la disposition des choses et non en vertu d'une hypothétique bonne volonté des gouvernants. De plus la liberté n'est pas l'indépendance dont l'individu voudrait bien se prévaloir pour valoriser et vanter son libre-arbitre ou son pouvoir de choix. L'autarcie individuelle étant impossible, nul n'est indépendant des autres. En effet, il n'y a pas de vie sociale possible sans lois. Donc lorsqu'il est question de la liberté politique des citoyens, celle-ci ne peut se comprendre sans se référer aux lois de l'Etat dans lequel se déroule l'existence de ces citoyens. Elle désigne alors « le droit de faire tout ce que les lois permettent ». La liberté n'est donc ni un fait ni un donné. Tout au contraire elle se définit comme un droit, non pas un droit naturel ni même un droit subjectif inhérent à la nature ou à la dignité de l'homme mais comme un droit que définit la loi. La liberté politique possède fondamentalement un statut juridique qui en détermine la forme et le contenu. C'est aux lois de l'Etat qu'il appartient de la constituer et de la protéger. Enfin la liberté des citoyens n'est pas le privilège d'un régime politique parmi les autres. S'il est clair qu'elle n'existe jamais dans un régime despotique ou qu'elle est incompatible avec les abus et les détournements de pouvoir qui sont toujours porteurs d'extrémismes, on ne peut en conclure que tous les régimes non despotiques sont naturellement le lieu de la liberté. Celle-ci n'est possible que selon une manière de gouverner dont l'enjeu n'est pas la victoire d'une idéologie, mais l'homme. Il appartient donc à ceux qui gouvernent de respecter, selon les lois de l'Etat, la nature véridique de l'homme, c'est-à-dire tout ce qui contribue à sa dignité. Il faut donc instituer et aménager la liberté. Or cela exige la modération du régime dans lequel elle trouve place. Mais la liberté est si exigeante qu'elle n'existe pas nécessairement lors même que l'Etat est modéré. En effet, il faut tenir compte des passions des hommes, c'est-à-dire de la tentation d'abuser du pouvoir. Il faut donc que le pouvoir se contienne en de raisonnables limites. Le pouvoir doit imposer des bornes à l'exercice du pouvoir et cette autolimitation doit être inscrite dans la constitution. Elle est la condition sine qua non de la liberté des citoyens. La liberté politique n'est pas une liberté naturelle : il appartient donc à la constitution d'en définir les termes.

 

2-    Séparation des pouvoirs

       Au livre XI, Montesquieu fait une analyse de ce qu'est la liberté et conclut sur la nécessaire séparation des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire : « C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser (...) Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ».[10]

Dans le même esprit de modération et d'équilibre, Montesquieu recommande que les pouvoirs ne soient pas concentrés dans les mêmes mains. Trois niveaux de pouvoirs sont distingués :

Le pouvoir exécutif, où « un seul agit mieux que plusieurs » ;

 Le pouvoir législatif, qui rédige, corrige et abroge les lois, et qui appartient en principe au peuple ou à ses représentants ;

 Le pouvoir judiciaire, enfin, qui juge d'après les lois et qui relève d'organismes particuliers (parlements).

Montesquieu se tourne vers l’Angleterre pour décrire le modèle de celle ci des années 1730. Il y trouve trois composantes dans ce gouvernement : le peuple, la noblesse (législatif) et le monarque (exécutif) : idée d’enchaînement mutuel des 3 forces. Le monarque est inviolable et sacré avec un droit de veto. Le législatif corrige et ordonne avec la règle de la mise en accusation parla chambre des communes devant la chambre des lords. «Recours en inaction, mais comme par le mouvement nécessaire des choses, elles sont contraintes d’aller et seront forcées d’aller de concert »[11].  Mais il va tenter d’expliquer cette fascination pour l’Angleterre pour ne pas qu’on lui reproche de rabaisser la France. Il fait la différence entre un gouvernement modéré, tempéré par un corps intermédiaire, et un gouvernement modéré qui a pour fin la liberté politique. Seul ce gouvernement modéré empêche le despotisme.

 

3-    La théorie des climats

 

1-    Conception de la théorie avant Montesquieu

      Montesquieu professe sa théorie sur les climats, qui seraient un facteur d'explication du comportement des peuples. Il faut aussi noter que cette partie est la plus critiquée. Les vues de Montesquieu n'ont certainement pas de précédents. Platon, Aristote, Varron et quelques autres écrivains de l'antiquité avaient soupçonné vaguement que le climat était pour quelque chose dans les mœurs et les institutions des hommes ; mais aucun n'avait dogmatisé en termes précis sur cet objet. Excepté cependant Hippocrate, qui a consacré à la climatologie une partie de ses travaux. Le traité des Airs, des Eaux et des Lieux se divise en deux grandes sections : la première est consacrée à l'étude des influences extérieures sur l'organisme ; la seconde, à l'étude de ces mêmes influences sur les facultés morales de l'homme, sur les institutions des peuples et le caractère des nations. Hippocrate a mis en tête de son ouvrage une introduction dans laquelle il établit la nécessité et l'importance des topographies médicales, et indique en quoi elles doivent consister.

2-    Conception selon Montesquieu

 

 Montesquieu exagère sans doute sur certains points ; il démêle peut-être mal, en plusieurs endroits, les effets du climat. Cependant, ces effets sont considérables, et cette partie de « l'Esprit des lois » est, sans contredit, celle qui a jeté le plus de lumière dans le monde sur notre tempérament moral, et, par suite, sur les causes de la grandeur ou de la faiblesse historique des nations et des divers rameaux du genre humain. « On a, dit Montesquieu (livre XIV, chap. II), plus de vigueur dans les climats froids ; l'action du cœur et la réaction des extrémités des fibres s'y font mieux ; les liqueurs sont mieux en équilibre, le sang est plus déterminé vers le cœur, et réciproquement le cœur a plus de puissance. Cette force plus grande doit produire bien des effets : par exemple, plus de confiance en soi-même, c'est-à-dire plus de courage ; plus de connaissance de sa supériorité, c'est-à-dire moins de désir de vengeance ; plus d'opinion de sa sûreté, c'est-à-dire plus de franchise, moins de soupçons, de politique et de ruses. Dans les pays du Midi, une machine délicate, faible, mais sensible, se livre à un amour qui, dans un sérail, naît et se calme sans cesse, ou bien à un amour qui, laissant les femmes dans une plus grande indépendance, est exposé à mille troubles. Dans les pays du Nord, une machine saine et bien constituée, mais lourde, trouve du plaisir dans tout ce qui peut remettre les esprits en mouvement : la chasse, les voyages, la guerre, le vin. Vous trouverez dans les climats du Nord des peuples qui ont peu de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même : des passions plus vives multiplieront les crimes ; chacun cherchera à prendre sur les autres tous les avantages qui peuvent favoriser ces mêmes passions. Dans les pays tempérés, vous verrez des peuples inconstants dans leurs manières, dans leurs vices même et dans leurs vertus : le climat n'y a pas une qualité assez déterminée pour les fixer eux-mêmes ».[12] L'auteur fait à ce sujet un cours d'histoire naturelle qui paraît bien aventuré ; mais, en général, ses vues sont conformes à l'expérience. Il voit dans la nature du climat de l'Orient la cause directe de l'immutabilité de la religion, des mœurs, des manières et des lois dans les pays orientaux, et il en conclut fort judicieusement que l'action du législateur a moins d'importance qu'on ne croit communément. Un mauvais législateur est, pour Montesquieu, celui qui favorise les vices du climat. Par contre, un bon législateur est celui qui s'y oppose et y sait faire cultiver les bons instincts de la nature humaine.

Conclusion

En définitive  la conception de la politique de Montesquieu a été d’un apport très remarquable dans la société. En effet, c’est par sa théorie de non confusion de pouvoir (législatif-exécutif-juridique) que Montesquieu entend assurer le bien être au sein de l’état et de remédier au despotisme. Cette idée lui était radicale dans la mesure où elle contestait la structure en 3 états de la monarchie française : à savoir le clergé, l’aristocratie et le peuple représentés aux états généraux. Par ailleurs, Montesquieu soucieux du respect de la personne humaine était arrivé à fonder après John Locke le libéralisme (doctrine visant à garantir et à sauvegarder la liberté des peuples), évoquant par là la liberté politique qui chez lui loin de faire ce que l’on veut, consiste plutôt à faire ce qu’ordonnent les lois. Ce qui rend inséparable la loi à la liberté. De ce fait, beaucoup de sociétés se sont inspirées de la théorie politique de Montesquieu en l’occurrence les USA. C’est ainsi donc que Montesquieu nous parait comme régulateur du système politique et l’un des fondateurs de la philosophie politique moderne.

 

 BIBLIOGRAPHIE

 

Œuvres

-         Montesquieu, De l’esprit des lois, Tome I et II, Ed. Cérès, Tunis, 1994

-         Jean LEFRANC, Les intégrales de philo, Montesquieu, L’Esprit des Lois, Livres I – V, Ed. Nathan, Paris, 1994.

-         Jacqueline RUSS, Philosophie : Les auteurs, les œuvres, Ed. Larousse Bordas, 1996, p. 185 – 192.

-         André JACOB, Encyclopédie universelle, L’univers philosophiques, Ed. PUF, Paris, 1989.

 


[1] Montesquieu, de l’esprit des lois, P.6

[2]  Né à Delft, 10 avril 1583- mort à Rostock, 28 août 1645, est un juriste des Provinces-Unies (aujourd'hui Pays-Bas) qui posa les fondements du droit international, lui-même fondé sur le droit naturel. Il se situe au tout premier rang des penseurs de la science juridique et de la philosophie de l’État

[3] Samuel von Pufendorf est un juriste et philosophe allemand du droit naturel, né le 8 janvier 1632, mort le 13 octobre 1694

[4]  De l’esprit des lois, IV e partie, Livre XX, chap II, classique Garnier, Tome II, 1998 P3.

[5] MONTESQUIEU, De l'esprit des lois, livre II, P.39.

 [6] Op. cit. Livre II, P.47

[7] Op. cit. Livre II, P.48

[8] De l'esprit des lois , Montesquieu, éd. Cérès, 1994, t. 1, chap. 3-Ce que c'est que la liberté, livre XI, p. 178

9 op. cit. livre XI

  [10]  De l'esprit des lois , Montesquieu, éd. Cérès, 1994, t. 1, chap. 4-Ce que c'est que la liberté, livre XI, p. 179

[11]  Op. cit. livre XI, P 180

 

 

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