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JESUS CHRIST EST LE SAUVEUR DU MONDE

15 novembre 2013

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15 octobre 2018

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15 octobre 2018

SAINT JEAN BOSCO, SAINT PATRON DES APPRENTIS

Domboscosalesianos

SAINT JEAN BOSCO, SAINT PATRON DES APPRENTIS

Saint Jean Bosco de son vrai nom Giovanni Melchior Bosco, est né le 16 août 1815 à Castelnuovo d'Asti dans le Royaume de Sardaigne. Ses parents sont de pauvres paysans. Sa mère par la suite devint veuve du coup s'occupa seule de ses trois enfants. Son caractère et ses qualités lui donnent une grande influence sur les enfants de son âge, qu'il entraîne avec lui vers les divertissements et la prière. Doté d'une mémoire extraordinaire et d'une intelligence hors du commun, il s’ingénie à répéter à ses amis les sermons qu'il a entendus à l'église. Ce sont là les premiers signes de sa vocation apostolique. Sa carrière sacerdotale fut extraordinairement féconde. Il fit ses études avec l'aide de bienfaiteurs et avec l'argent qu'il avait gagné en travaillant. Pendant ses études, il en a profité pour apprendre les différents métiers de ceux qui le logeaient, C'est ainsi qu'il fut tour à tour apprenti cordonnier, apprenti forgeron, apprenti menuisier. Ordonné prêtre en juin 1841, il se consacra aux jeunes pauvres et abandonnés des quartiers populaires de Turin, notamment aux jeunes ouvriers. On l'appellera donc « Don Bosco ». Il décida de les réunir tous les dimanches, pour les instruire et les éduquer, tout en leur procurant des divertissements. Plusieurs de ces jeunes étaient errants et la majorité avaient connu la prison. Les premiers contacts de Don Bosco en faveur des jeunes ne furent pas faciles. Plusieurs d'entre eux, farouches et agressifs, comprenaient mal l'intérêt qu'un prêtre pouvait leur porter, eux qui étaient rejetés de partout. Certains citoyens étaient aussi contre mais Don Bosco réussit à changer leur perception à travers ses bonnes actions. Il ouvrit, avec l'aide de sa mère qui l'avait accompagné à Turin, un refuge, offrant le toit et le couvert aux plus déshérités. Ce furent les débuts de l'oratoire Saint-François-de-Sales, dans le Valdocco. C’est une Société dont les membres sont couramment appelés « salésiens », ayant pour mission l'éducation des enfants défavorisés. Les activités s'élargiront sans cesse. Don Bosco développa l'idée, assez nouvelle pour l'époque, que l'éducation intellectuelle et professionnelle permet d'empêcher la délinquance. Il est fondateur de maisons d'accueil pour étudiants, de foyers pour jeunes ouvriers et de séminaires pour vocations tardives. Il meurt à Turin le 31 janvier 1888. Chaque année à cette même date il est célébré par l’Église Catholique. Le jour de Pâques 1934, il fut canonisé et en janvier 1988, Jean-Paul II le proclame "Père et Maître de la jeunesse".

5 octobre 2018

SAINT LUC BANABAKINTU, (1851 A 1886)

ST LUC BANABAKINTU

 

SAINT LUC BANABAKINTU, (1851 A 1886)

Nom : BANABAKINTU

Prénom : Luc

Pays : Ouganda

Naissance : 1851 à Ntolomwe

Mort : le 03 Juin 1886 dans l’holocauste de Namugongo

Etat : laïc Baptisé en 1841, Martyr du groupe des 22 martyrs de l’Ouganda.

Note : brûlé vif à cause de sa foi en Jésus-Christ.

Béatification : le 06 Juin 1920 à Rome par le Pape Benoît XV

Canonisation le 18 Octobre 1964 à Rome par le Pape Paul VI

Fête célébrée : le 3 Juin

Référence : la Documentation Catholique : 1964, Col. 1345-1352

  

Luc Banabakintu était un des trois martyrs appartenant à la communauté chrétienne de Mityana, située à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale du royaume de Buganda. Banabakintu appartenait à la branche "Anguille" du clan des Poisson Poumon (Mamba) et il est né dans le village de Ntolomwe, dans le compté de Gomba. Son père, Mukwanga, avait plusieurs femmes et trente enfants, dont Banabakintu était l'aîné, le fils de sa première femme Kusubiza, du clan de la Semence (Nvuma). Quand il avait seize ans, son oncle Jjagwe a rendu visite à la famille, et à la demande du jeune homme lui-même, il l'a emmené vivre chez lui à Mityana. C'est là qu'il est entré au service du Mukwenda, le chef du compté de Ssingo. Banabakintu a prospéré et on lui a donné le petit fief de Kawinga, ou sa tâche était de superviser les autres serviteurs du chef, qui vivaient en dehors de l'enclos de leur maître. Selon la tradition du clan, Banabakintu s'est marié, et sa femme s'appelait Bazawalaluggya. Il était de grandeur moyenne, avait le visage plutôt rond, et était de teint foncé. Il avait une voix basse et une disposition très gaie. Le 31 mai, 1880, il a été inscrit par son maître au catéchisme catholique. Il allait aux cours avec Matthias Kalemba, et comme lui, fréquentait aussi les instructions offertes par les missionnaires anglicans. Il a été baptisé le 28 Mai 1882, à la fête de la Pentecôte, par le père Ludovic Girault des Missionnaires d'Afrique. Banabakintu a formé une amitié profonde avec Matthias Kalemba et l'a aidé à faire l'enseignement des catéchumènes à Mityana. Il y avait plus de deux cent membres dans la communauté de Mityana. Quand il pouvait, Luc faisait le voyage de douze heures jusqu'à la mission pour pouvoir recevoir les sacrements de la réconciliation et de l'eucharistie. Il avait entre trente et trente-cinq ans à l'époque de son martyre. Quand la persécution a éclaté le 25 mai 1886, Luc Banabakintu avait quitté Mityana pour se rendre à Mengo, et a passé la nuit chez son ami Cyprien Kamya, qui avait été baptisé avec lui quatre ans auparavant. Le jour suivant il a continué son chemin vers la capitale et s'est rendu chez le Mukwenda, l'informant qu'il s'attendait à être tué, et l'assurant qu'il ne rapporterait jamais les noms des enfants à qui il faisait la catéchèse. Luc a passé la nuit du 26 mai avec Matthias Kalemba, tous deux prisonniers du chef du compté. Le jour suivant, ils ont admis qu'ils étaient chrétiens, et ils ont été condamnés à mort par Mukasa, le chancelier (Katikiro). En route pour Namugongo, le site des exécutions, Kalemba avait lancé le défi aux bourreaux, leur disant de le tuer. Ils l'ont tué à la colline de Kampala. Cependant, Banabakintu a continué tout seul, et a rejoint Charles Lwanga et les autres futurs martyrs dans l'après-midi du 27 mai. Il faisait partie du groupe des 31 victimes - catholiques, anglicans et autres, - du grand holocauste de Namugongo, qui a eu lieu le jour de l'Ascension, le 3 juin, 1886. Douze personnes de ce groupe (sans compter Charles Lwangwa, qui avait déjà été mis à mort) sont maintenant officiellement reconnues comme martyrs catholiques. Ils ont été béatifiés par le Pape Bénédicte XV en 1920, et ont été déclarés saints canonisés par le Pape Paul VI en 1964. Le 3 juin, la date de leur martyre, est désormais connue comme la fête de tous les martyres de l'Ouganda au calendrier universel de l'église catholique.

 Cet article, soumis en 2003, a été recherché et rédigé par le dr. Aylward Shorter M. Afr., directeur émérite de Tangaza Collège Nairobi, université catholique de l'Afrique de l'Est.

5 octobre 2018

SAINT JOSEPH MUKASA BALIKOUDDEMBE

 

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SAINT JOSEPH MUKASA  BALIKOUDDEMBE

Joseph Mukasa Balikuddembe est né dans le compté de Mawakota, aux rives du lac Victoria, dans le royaume de Buganda. Son père, Kajwayo, était membre des kayozi, le clan des rats géants, et sa mère était cousine de Mazinga, une des huit femmes de Kajwayo, et membre de la tribu Nyoro. Mukasa a été élevé par Mazinga, mais à l'âge de six ans, il a été envoyé vivre dans la maison d'un homme appelé Kabadzi. Il a grandi en bonne santé, et il était intelligent et grand pour son âge, avec une réputation de sportif très doué. Vers 1874, quand il avait quatorze ans, Mukasa a été présenté au roi (kabaka) Mutesa I pour qu'il devienne un de ses nombreux pages. A l'époque, la cour royale se situait à Kasubi, site présent des tombeaux royaux à Kampala. C'est là que Mukasa a passé les onze dernières années de sa courte vie.  Les officiels qui étaient responsables de Mukasa n'avaient jamais de quoi se plaindre à son égard, et il était aussi populaire parmi les pages. Sous peu, il était employé dans les appartements privés du roi. Les missionnaires d'Afrique (les pères blancs) sont arrivés en Ouganda en 1879, et Mukasa était déjà inscrit au catéchisme l'année d'après. Faisant exception à la règle du catéchisme de quatre ans, Mukasa a été baptisé par le père Siméon Lourdel le 30 avril, 1882, avec André Kaggwa, un autre futur martyr. Il a reçu "Joseph" comme nom de baptême.  De novembre 1882 jusqu'en juillet 1885, pour des raisons de sécurité, les missionnaires catholiques ont été obligés de quitter la mission en Ouganda et de vivre provisoirement aux rives sud du lac Victoria. En leur absence, Joseph Mukasa est vite devenu leader et enseignant des pages royaux catholiques, s'occupant de leur bien-être physique, spirituel, et moral. Il est aussi devenu l'intendant favori du roi, celui à qui le roi faisait confiance, jusqu'en 1884, quand le roi est mort.  Lorsque  Mwanga est devenu roi, Joseph Mukasa a été réassigné au service royal, et il est resté intendant personnel du roi. Il a aussi été fait majordome de la maison royale, et le roi lui a donné la permission de le reprendre s'il trouvait que celui-ci avait agi de manière malséante. Il a pu intercéder favorablement auprès de Mwanga de la part de Sarah Nalwanga, une femme convertie anglicane qui avait été condamnée à mort. Aussi, il a pu aider Mwanga à éviter un complot qui le menaçait de mort, vers le début de 1885. Cependant, il a aussi commencé à aliéner le roi en protégeant les pages dont il était responsable des pratiques homosexuelles du roi, en lui suppléant de laisser de côté ses amulettes, et en organisant des cours de catéchisme ouvertement à la cour.  Vers la fin du mois d'octobre, en 1885, après le retour des missionnaires, on savait que l'évêque anglican Hannington faisait route vers l'Ouganda par voie terrestre, en passant par le Kenya, au lieu de suivre le trajet normal, qui passait par le sud du lac Victoria. Cette nouvelle, qui accompagnait aussi les rumeurs sur les développements colonialistes britanniques et allemands à la côte, ainsi que l'influence croissante des missionnaires à la cour, ont suffi à persuader Mwanga qu'il devait tuer Harrington. Le 28 octobre, Mwanga a fait venir Joseph Mukasa, qui l'a supplié de ne pas tuer l'évêque, ajoutant que son père, Mutesa, n'avait jamais tué un européen.  Mwanga l'a ignoré, et cinq jours plus tard, la nouvelle du meurtre de Hannington a atteint Kampala.  En novembre, Mwanga a tenté d'accuser les catholiques d'avoir porté atteinte à sa vie en essayant d'utiliser les effets secondaires d'un médicament qui lui avait été administré par Lourdel comme excuse. Dans un entretien mémorable (qui a duré une nuit entière) avec Joseph Mukasa, Mwanga a librement exprimé le ressentiment qu'il avait pour le majordome, pour l'insulte qu'il avait reçue à propos de la mort de Harrington, et pour son blocage des vices du roi. Le lendemain, Joseph a reçu la communion de la part de Lourdel, et a servi d'assistant lors de l'eucharistie. Appelé une fois de plus devant le roi, celui-ci l'a condamné à mort, expliquant clairement qu'il devait mourir à cause de sa foi. On a emmené Joseph à un endroit près de la rivière Nakivubo, entre les collines de Mengo et de Nakasero. C'est là qu'il a pardonné le roi et ses autres ennemis avant qu'on le poignarde et qu'on brûle son corps jusqu'aux cendres sur un bûcher funéraire.

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4 juin 2018

MERCI FRERE POUR LE COMMENTAIRE

FRERE ELYÔN EST LE VRAI PROPHETE ! Oui, je crois qu'il serait judicieux d'analyser de plus près les Écrits de Frère Elyôn parce que, en lisant attentivement les sept Ouvrages qu'il a écrits en dix ans, par la Volonté de Dieu et la Grâce de l'Esprit-Saint, je n'ai rien remarqué de contradictoire avec la Sainte Bible en général et les Saints Évangiles en particulier. Certes, les Révélations sont fortes et parfois surprenantes, notamment dans l'Ouvrage : "LES ÉDITS DU ROI - L'APOCALYPSE DELIE". Toutefois rien n'est choquant, ni en opposition avec les Saintes Écritures. Alors, à mon modeste avis, je crois qu'il serait souhaitable de tout lire avec une attention particulière et avec le coeur, avant de porter un jugement personnel sur Frère Elyôn. D'autant que les Ouvrages peuvent être lus gratuitement sur le Site Sacré au format PDF A4, (ce qui prouve son désintéressement vis à vis de l'argent, d'autant plus que Frère Elyôn ne perçoit pas un centime des ventes des Livres, mais tout est donné à l'Association "Oeuvre Christique du Sacré-Coeur", ayant pour Mission de faire construire le Temple Abbaye du Divin Coeur, demandé par Notre! seigneur à Sainte Marguerite-Marie Alacoque.) Aussi, ne croyez surtout pas ces personnes jalouses, particulièrement imbues d'elles-mêmes, qui se permettent d'insulter, sans même le connaître, un homme pur de coeur, de corps et d'esprit ! Moi, je le connais, et je dis, avec assurance, que Frère Elyôn n'est ni un charlatan, ni un escroc, ni un bonimenteur et il n'a aucunement l'intention de monter une secte ! Fuyez donc tous ces serpents qui, eux, répandent la haine et la confusion, afin de vous troubler l'esprit par des mensonges odieux et des insultes à l'encontre de ce Religieux d'exception et dernier des Prophètes ! Par ailleurs, non seulement ces Livres uniques sont en parfaite cohérence avec de nombreuses prophéties anciennes, mais ils mettent en lumière certaines Vérités qui nous avaient été cachées... Voici l'explication concise de chaque Ouvrage Sacré : 1)- L'APPEL DE DIEU, LA MISSION ET LES PROPHÉTIES : (Premier Ouvrage Sacré qui fourni de nombreuses Révélations concernant : L'Appel réel du Christ à Frère Elyôn, la grande Mission du Sacré-Coeur, les Prophéties, les visions, les songes, les formules de protection, les prières, les religions, le Linceul de Turin, les Apparitions de Dozulé, le Grand Monarque et le Saint Pontife...) 2)- L'ULTIME ALLIANCE : (L'Ultime Évangile du Christ, dicté par Notre Seigneur LUI-même, mais aussi LE Scénario du grand Film que Dieu voulait pour évangéliser le monde et qui a malheureusement échoué, à cause du diable qui a tout mis en oeuvre, avec un zèle outrancier et machiavélique, pour notamment aveugler certains catholiques...) 3)- L'IGNORANCE, FLÉAU DE L'HUMANITÉ ! : (Troisième Ouvrage Sacré qui explique en détail toute LA Vérité concernant l'échec du Film, avec la copie des polémiques émanant des forum catholiques, dont quelques personnes qui se sont déchaînées, parfois agressivement, dans le but de défendre un point de vue très subjectif, mais en faisant fi de la Volonté de Dieu, nous y trouvons aussi le "voyage" extraordinaire de Frère Elyôn au Ciel, puis les péripéties du tournage des décors en Israël.) 4)- VERITAS ODIUM PARIT : (Qui signifie "la Vérité engendre la haine", est la suite de l'Ouvrage précédent, avec toutes les prophéties et les Messages de la Très Sainte Trinité, entre 2004 et 2009, ainsi que des réponses aux questions souvent posées à Frère Elyôn et des conseils avisés concernant l'hygiène de vie à mettre en pratique.) 5)- LES ÉDITS DU ROI-L'APOCALYPSE D'ELIE : (Cinquième Ouvrage Sacré, apportant de fortes Révélations, concernant la Politique que va mener le Grand Monarque, ainsi que la façon dont le Saint Pontife va restaurer l'Église catholique. D'autres Révélations surprenantes y sont contenues, mais ce n'est pas vraiment étonnant, puisqu'il s'agit de "L'Apocalypse d'Elie"!) 6)- LES PRIÈRES ET LES MESSAGES DE LA SAINTE TRINITÉ : (Frère Elyôn a écrit ici le sixième Ouvrage Sacré, selon la Volonté de Dieu, afin d'apporter des Prières indispensables à ce monde qui part à la dérive et s'éloigne de plus en plus de la Vérité spirituelle. Du fait avéré qu'il va s'abattre sur nous une grande Tribulation sans précédent. Or ces Prières sont aussi prévues pour ce moment terrible qui arrive à grands pas. Tous les Messages que Frère Elyôn a reçus, depuis 2002 jusqu'à 2012, y sont contenus, dont la description de son "voyage" au Ciel absolument exceptionnel... 7)- APPEL A L'UNIFICATION DES ÉGLISES ET DES CHRÉTIENS AUTOUR DE PIERRE II : (Frère Elyôn, “Petit Frère du Sacré-Cœur de Jésus”, a écrit ici le septième Ouvrage Sacré, toujours par la Volonté de Dieu et la Grâce de l'Esprit Saint. Cet Ouvrage de 704 pages clôt en beauté les six autres, puisque, non seulement il englobe les points fondamentaux contenus dans les Livres précédents, ainsi que dans le Site Sacré, mais il apporte d'autres Révélations extrêmement importantes, entrant dans le cadre des remises en question de toute chose… En plus de ces Révélations, y sont contenus tous les Messages de la Sainte Trinité que Frère Elyôn a eu l! a grâce de recevoir, par locutions intérieures, de 2012 à 2014.) Voici le lien pour obtenir une description plus détaillée et commander les Ouvrages Sacrés. Il est possible de lire les Livres gratuitement sur le Site Sacré, mais il est vivement conseillé de les commander à cause de la grande Tribulation qui arrive et qui détruira toutes les données numériques notamment...
15 janvier 2015

existe t-il des différences entre philosophie politique et science politique?

L’expression philosophie politique fait référence à deux termes qui sont la philosophie et la politique. Étymologiquement, d’une part la philosophie provient du grec : Philosophia, de philein qui signifie aimer et de sophia qui veut dire sagesse, savoir. La philosophie pourrait se résumer comme l’amour de la sagesse ou une réflexion sur la vie[1]. D’autre part, la politique du grec politikos désigne tout ce qui concerne la gestion de la cité[2]. La philosophie politique se résume donc comme une réflexion, une étude basée sur la moral dont le but est la recherche du meilleur système de gouvernance. C’est une réflexion théorique sur la politique. L’expression science politique  quant à elle est une étude empirique basée sur le comportement des institutions, les partis et les décisions dans la gestion de la société ou de l’État. Face à ces différentes définitions conceptuelles, existerait-il une différence entre la philosophie politique et la science politique ? Autrement dit, quel rapport fondamental la science politique et la philosophie politique entretiennent- elles ? Par ailleurs la science politique diffère-t-elle de la philosophie politique ? En outre, la science politique aurait-elle des points communs avec la philosophie politique ? Dans le souci de mener à bien notre réflexion, nous présenterons d’abord les similitudes entre la science politique et la philosophie politique, ensuite les différences entre la science politique et la philosophie politique et enfin la complémentarité entre la science politique et la philosophie politique.

 

En premier, nous pouvons dire qu’il existe une similitude entre la science politique et la philosophie politique au niveau de leurs finalités. En effet, la science politique et la philosophie politique  ayant pour point commun la politique, deviennent impérativement des activités basées sur le bien-être et le bonheur de l’homme. L’homme  devient le centre de la réflexion philosophique et l’objet de l’application de l’expérience politique. La philosophie politique doit son existence à Socrate lorsque dans le Phédon de Platon, Socrate indique que dans sa jeunesse, il été conduit à abandonner les sciences de la nature pour s’intéresser aux exigences de la société.  Aussi, Platon qui, face à la tristesse de la mort de son maître Socrate, a voulu donner une orientation nouvelle dans la gestion de la société. Gérer la cité, c’est gérer les hommes pour le bonheur de la cité. La science politique, quant à elle, vient par l’accumulation des expériences qu’elle a emmagasinées au cours de l’histoire apporter une solution pratique dans la gestion de la société. La science politique dans son application s’intéresse au bien-être de l’homme. La science politique et la philosophie politique de par leur objet qui est la gestion de l’homme, ont des points communs. Nous pouvons retenir de cette partie que la philosophie politique et le science politique présentent bien des similitudes, mais ne diffèrent-elle pas en certains de leurs aspect ?

En second, la science politique diffère de la philosophie politique de par leur application. En effet la philosophie politique est une activité réflexive théorique sur la politique. Cette réflexion est généralement subjective car chaque philosophe ou acteur de la philosophie peut donner son point de vue pour une meilleure organisation de la société. La remarque est que la réflexion reste théorique et ne fait pas l’objet d’expérience. Contrairement à la science politique, l’étude est pratique. Elle s’applique par des expériences sur la société. La science politique obéit à une logique dans l’élaboration des systèmes de gestion de la société. Elle définit le type de système qui doit être appliqué à la société entre autres la démocratie, la dictature, l’impérialisme ou le totalitarisme. La science politique, est objective car par l’expérience, elle sait quel système de gestion est idéal pour la gestion de l’homme. De cette seconde partie, nous pouvons dire que la science politique et la philosophie politique présentent bien certaines différences. Mais, ne sont-elles pas complémentaires pour la bonne gestion de la cité ?

Enfin, de par leur similitude ou différence, la philosophie politique et la science politique ont des points de complémentarité. En effet, la philosophie politique vient à l’origine de la science politique car l’activité première de la philosophie c’est la réflexion. Réfléchir c’est penser, critiqué, c’est organiser. Mais, cette activité reste limitée au plan théorique, au plan de l’idée. Pour qu’elle rentre dans l’ordre de l’utilité, elle se doit de devenir pratique d’où la science politique. La science politique est la mise en application pratique des idées développées par la philosophie. Comme la science l’indique c’est un ensemble de connaissances, d’études de valeurs universelles caractérisées par une méthode déterminée fondée sur des relations objectives vérifiables. La science vient comme la pratique de l’activité politique. La philosophie réfléchit et la science par des expériences, applique. La relation de complémentarité entre la philosophie politique et la science politique est le passage de la théorie à la pratique de la philosophie politique à la science politique.

Au terme de notre réflexion, nous pouvons retenir que la science politique et la philosophie politique présente bien des similitudes que de différences. La conjugaison parfaite de la philosophie politique et de la science politique est vraiment indispensable pour la bonne gestion de la cité.



[1] Jacqueline RUSS, Dictionnaire de philosophie ; éd. Bordas

[2] Idem

7 janvier 2015

la double historicité dans la génèse de la phénoménologie chez Husserl

La phénoménologie est une science libérale qui permet à chacun de s’exprimer. C’est une philosophie qui évite les conclusions faciles de la métaphysique. Elle est une philosophie d’ouverture qui permet de rechercher l’essence des choses. Elle analyse l’acte de la conscience où un phénomène nous est donné : c’est une sorte de description réflexive[1]. C’est aussi une étude des phénomènes ou un ensemble de phénomènes[2]. La phénoménologie a été initiée par Edmund Husserl, philosophe Allemand né 1859 à Prosznitz en Moravie d’une famille juive libérale, et s’engage dans des études scientifiques à Berlin, puis à Vienne. Il fait ses études primaires à Viennes et Olmutz de 1869 à 1876. Il s’inscrit pour la première fois à l’université de Leipzig de 1876 à1878, puis à Berlin de 1876 à 1881. Il s’inscrit à Vienne en année de doctorat et c’est à Berlin qu’il va obtenir son doctorat  sur le calcul des variations en 1883. Il décède en 1938. Le but de Husserl était de devenir astronome, mais sous l’influence de deux grandes figures, il va abandonner son projet et constituer la phénoménologie. Abandonné son rêve au profit d’autre réalité relève d’une grande influence. Face à ce changement, on est curieux de se demander, comment le mathématicien Karl Weierstrass et le psychologue Franz Brentano ont-ils conduit Edmund Husserl à la phénoménologie ? En d’autres termes, quels rôles ont-ils joué dans la genèse de la phénoménologie chez Edmund Husserl ? Cette interrogation nous conduit à trois autres qui feront l’objet de notre analyse : quel a été l’influence de Weierstrass sur Husserl ? Comment Brentano va-t-il lui aussi agir sur Husserl ? Et en quoi la phénoménologie soit le fruit de l’influence des deux grands maîtres ?   

 

            Dans la conception de sa phénoménologie, Edmund Husserl va être influencé par deux grands maîtres qui sont Weierstrass et Brentano. Karl Weierstrass était mathématicien et Franz Brentano était psychologue. Dans un premier temps, Weierstrass fut un mentor pour Husserl dans les mathématiques. En effet, la formation essentielle de Husserl fut les mathématiques. Il croise à Berlin trois grands mathématiciens qui sont Léopold Kronecker, Eduard Kummer et particulièrement Weierstrass. Les relations personnelles entre Husserl et Weierstrass vont conduire Husserl à abandonner son projet  de faire l’astronomie. Husserl sera l’assistant de Weierstrass de 1882 à 1883. Il va le conduire à la recherche des fondements mathématiques. Et l’influence de Weierstrass va pousser Husserl à la décision de poursuivre les mathématiques comme carrière. C’est avec plein d’enthousiasme qu’il suit les cours de son maître.

            En réaction à la psychologisation kantienne des mathématiques populaires parmi ses contemporains, Weierstrass était la prédication de l’arithmétisation de l’analyse, la fondation rigoureuse d’analyse pure sur la base des nombres entiers positifs. Weierstrass était célèbre pour l’enseignement qu’une fois que l’on avait ainsi compris la notion du nombre entier, l’arithmétique n’avait pas besoin de principes, mais pourrait être construite de façon logique. La rencontre avec Weierstrass a eu un effet profond et durable sur Husserl. Car c’est à partir de Weierstrass que Husserl acquis la philosophie de ses efforts intellectuels. Grâce à Weierstrass il est devenu un mathématicien de haut niveau, il porte sa réflexion sur les fondements mathématiques où il est conduit à mettre en premier plan la notion de nombre et l’analyse du concept de nombre. Pour Weierstrass, le nombre est le résultat d’une opération mentale, l’acte de numération, l’opération par lequel nous sélectionnons dans le donné des choses qui ont un trait commun et que par l’imagination, nous rendons homogènes. Aussi,  aucune théorie des nombres ne peut pas être achevée sans la définition logique et rigoureuse des nombres réels. Selon lui, ces nombres sont une fraction décimale infinie qui se manifeste sous la forme d’un nombre irrationnel, c’est-à-dire comme une infinité non définie. La valeur de cette abstraction consiste à montrer que l’infini réside dans l’objet de façon originaire.

 Ainsi,  sur le concept de nombre, en bon élève de Karl Weierstrass, Husserl avait développé la thèse selon laquelle toutes « les formations plus compliquées et plus artificielles qu’on appelle également nombres, les nombres fractionnaires et irrationnels, les nombres négatifs et complexes, ont leur origine et leur point d’appui dans les concepts élémentaires de nombre et dans les relations qui les joignent ».

Après une courte période pendant laquelle il travaille en tant qu’assistant de Weierstrass et suite à une année de service militaire volontaire, Husserl retourne à Vienne en 1884. Il commence à étudier la philosophie avec Brentano, qui aura sur lui une grande influence. Bien que Husserl avait manifesté peu d'intérêt pour la philosophie au cours de son séjour à Berlin, il est devenu le sujet mineur pour son doctorat en mathématiques à Vienne Pendant ce temps, quand son intérêt pour la philosophie a été de plus en plus vive, il se demandait s’il faut faire des mathématiques ou de la philosophie le travail de sa vie. Husserl a commencé à fréquenter les cours du philosophe Franz Brentano.

Dans un second temps, Husserl revient donc à Vienne en 1884, ce qui marque un tournant dans sa vocation, puisque c'est à partir de là que l'on peut situer sa première conversion, celle qui le conduit à envisager non plus une carrière de mathématicien, mais de philosophe, c'est le temps d'une rencontre décisive avec Brentano à la fois sur le plan intellectuel et personnel. Il nouera des relations très proches avec sa femme et lui, il sera reçu dans leur foyer, passera des vacances d'été avec eux et considérera Brentano comme un père. Husserl allait suivre les cours de Brentano, mais il les suivait par simple curiosité. A un moment donné, ces cours ont été finalement les facteurs décisifs qui l’encouragent à se consacrer entièrement à la philosophie. L'homme en qui Weierstrass avait éveillé un intérêt dans la recherche de bases radicales pour la connaissance a été impressionné par  la claire et rigoureuse analyse philosophique de Brentano. Pour Husserl, Brentano était quelqu'un entièrement consacré à l'idéal austère d'une science philosophique stricte, et méthodique. Il s’efforçait constamment de satisfaire les plus hautes exigences d'une rigueur presque mathématique. C’est avec Brentano que Husserl a reconnu, qu'il a acquis la conviction que la philosophie "était une discipline sérieuse qui pourrait et doit être traitée dans l'esprit de la plus stricte science.

            Brentano a une formation philosophique aristotélicienne et scolastique et une formation théologique puisqu'il a été ordonné prêtre en 1864 à Graz où il rentre dans un couvent de dominicain. En 1866 et pour sept ans, il devient Doyen à l'université de Würzburg. Au passage, il est intéressant de noter que c'est dans cette période, à Würzburg, que Stumpf  dirigera la thèse d'habilitation de Husserl à la demande de Brentano, il devient son élève pour une première année (1866-1867), puis deux ans de plus de 1868 à 1870. On verra que Stumpf aussi a été très influencé par Brentano du point de vue de la méthodologie d'une psychologie descriptive basée sur des données en première personne à partir de l'expérience subjective. Les deux personnes qui auront guidé Husserl dans sa nouvelle vocation partagent les mêmes bases méthodologiques.

Brentano a une forte personnalité et crée un réseau de relation très puissant, comparable à l'école néo-kantienne de Madbourg. Il est reconnu comme le leader intellectuel de l'aile libérale de l'église catholique dans son pays. Sa recherche d'une cohérence personnelle, va le conduire à se battre contre le dogme de l'infaillibilité pontificale dont il publiera en 1869 une réfutation. Quand ce dogme est accepté par l'église en 1872, alors même qu'il vient d'être promu professeur extraordinaire (le grade universitaire qui précède le plus élevé : professeur ordinaire), il décide de démissionner de son poste (en 1873) puisqu'il est payé comme prêtre et qu'il est en conflit intellectuel avec l'église, dans la même cohérence il quitte alors l'état sacerdotal. Mais quand plus tard il sera à Vienne et qu'il voudra se marier en 1886, il n'hésitera pas à changer de nationalité, à devenir saxon, au motif qu'à Vienne une catholique ne peut épouser un ancien prêtre. De même en 1915 il quittera sa retraite de Florence pour la Suisse pour la raison qu'il est pacifiste et ne veut pas demeurer dans un pays qui choisit de s'engager dans la guerre.  Il est un exemple pour Husserl.

Brentano, étant un grand philosophe, il est lui aussi convaincu que la philosophie doit devenir une science pour redevenir une philosophie digne de ce nom : c'est la problématique centrale des philosophes du 19e siècle. Aussi,  pour que la philosophie devienne une science, il faut qu'elle se fonde sur un retour à l'expérience et donc sur une psychologie descriptive. Brentano n'enseigne pas une psychologie expérimentale dont il respecte et reconnaît les résultats, mais à laquelle il reproche de trop mettre l'accent sur la méthode en soi au détriment de la question essentielle qui est celle du sens du psychisme. Cependant, il cherche comme tous les novateurs de son époque, une porte de sortir d'un point de vue seulement dogmatique, qui ne produit qu'une psychologie rationnelle basée sur de simples définitions conceptuelles, pour proposer une psychologie dont la référence est l'expérience et qu'il appelle une «psychologie empirique». Cette psychologie empirique en tant que psychologie descriptive se retrouvera bien sûr dans les premiers travaux d'Husserl en philosophie des mathématiques (Husserl 1891,1972). Si cette psychologie empirique ne s'astreint pas à la méthode expérimentale, elle donne une autorité totale à l'expérience. Il lui suffit d'une expérience cruciale, il suffit de proposer au lecteur une expérience pour qu'il puisse se former son propre point de vue et se convaincre de la justesse des arguments et des descriptions, le lecteur est invité à vérifier dans son propre vécu, et par ses propres analyses de ces vécus. Cette psychologie est donc fondée sur la mise en œuvre de la perception interne  et postule la possibilité d'une analyse purement descriptive du phénomène de conscience. Et même la possibilité d'accéder à une analyse des origines des phénomènes psychiques étudiés, à la donnée originaire qui se donne directement au philosophe. C'est exactement le programme de recherche et la méthode mise en œuvre par Husserl dans ses recherches sur l'origine du concept de nombre. On pourrait résumer le projet de Brentano en deux parties : d’une part, il conçoit la philosophie comme une discipline qui doit devenir scientifique, d’autre part, cette philosophie se développe et se fonde par une référence aux vécus eux-mêmes, auxquels on peut accéder en toute certitude et validité directement par la perception interne, et s'il y a bien référence à l'expérience, elle n'est là que comme expérience cruciale de fondement, pas pour alimenter une induction statistique ou le recueil d'une multiplicité de mesures dans le style de l'école de Wundt.

Brentano a familiarisé Husserl avec l’exigence d’une approche radicale en logique. Brentano attendait que des reformes soient entreprises dans la logique élémentaire c’est-à-dire celle d’Aristote et il montra quelques brins de cette réforme dans sa psychologie du point de vue empirique. De même que pour Brentano la logique devait commencer par une étude des expressions et des significations, de même Husserl était convaincu que s’était la meilleure voie d’approche quand il commença la rédaction des recherches logiques c’est-à-dire dans la période de 1900- 1901. Husserl hérita de Brentano la conception selon laquelle nos idées sont au fondement de nos jugements. Et ce fut l’un des principaux facteurs de sa chute dans le psychologisme dont il dut se défaire  après. La doctrine des propositions existentielles  que conserva Brentano en raison de ses convictions réalistes antérieures rencontra chez Husserl une prédisposition favorable. Dans ses dernières années, Husserl s’employa à affirmer cette doctrine du point de vue extensif. Par exemple, on en trouve des traces dans sa conception de la logique comme ontologie formelle. La logique formelle est celle qui ne s’occupe que des formes ; elle s’oppose à l’ontologie matérielle. En raison de sa formation antérieure de mathématicien, Husserl adopta facilement la théorie de Brentano selon laquelle il existe une intime relation entre logique et théorie de la science ; il fut conduit par Brentano à l’appréciation des doctrines de Bolzano sur la question de la théorie de la science par la logique.

            C’est à partir des travaux sur les fondements des mathématique, et des difficultés rencontrée dans l’élaboration de sa philosophie de l’arithmétique, que Husserl se trouve conduit, comme par une nécessité intérieure, au projet de recherches logiques de 1901, et mis sur le chemin de la méthode, puis de la philosophie, la phénoménologie. Cette orientation de la pensée de Husserl est due aux connaissances acquises en mathématiques et en psychologie.  Après s’être approprié les connaissances de ses maîtres, il prend un recule péritiatique pour faire sortir à travers ses connaissances une science rigoureuse qui est appelée la phénoménologie. Qu’est-ce que la phénoménologie ?

Husserl s’est efforcé de fonder la philosophie « comme science rigoureuse », à un moment historique où domine le positivisme. Husserl s'est efforcé de fonder la philosophie comme science rigoureuse ; à un moment historique où domine le positivisme, qui écarte tout ce qui ne relève pas de données scientifiques, Husserl veut restaurer une connaissance authentique, reposant sur la raison universelle mise au jour par les Grecs, en ce temps où s'accomplissait un intérêt pur pour le savoir désintéressé, pour la philosophie. La phénoménologie désigne une étude des phénomènes
ou d'un ensemble de phénomènes. Il s'agit, pour Husserl, de revenir aux choses mêmes, de décrire ce qui apparaît et, pour ce faire, d'édifier une science des essences, sans lesquelles la réflexion serait impossible. La philosophie de Husserl représente, en effet, une doctrine des essences: la véritable connaissance est vision de formes absolues qui permettenT l'exercice de la pensée et sans lesquelles les choses ne seraient-pas ce qu'elles sont. Ces essences sont indépendantes des particularités. La méthode phénoménologique consiste à faire apparaitre les Lois fondamentales liées aux essences, de manière à .parvenir à une vision de ces dernières, et ce au terme d'une réduction eidétique, éliminant les éléments empiriques du donné concret pour ne retenir que la pure essence universelle. Si nous voulons comprendre l'émotion, l'imagination, le désir, la passion, etc., nous devons nous référer à ces essences, qu’ils orientent la réflexion et guident la théorie. Toutefois, à la différence de la philosophie platonicienne, le phénomène est manifestation parfaite de l'essence.

Dans la découverte de l’intentionnalité, il semble que l’intérêt de Husserl s’oriente de plus en plus vers la philosophie, et en l’occurrence vers la psychologie. C’est pourquoi on est peu surpris de trouver sous sa plume dans le deuxième tome des Recherches logiques, après un premier tome consacré notamment à l’objectivité des formes logiques, des considérations qui redonnent à la subjectivité son rôle et sa place. C’est ici que se fait sentir l’influence de Brentano dont la remarque-clé jouera un si grand rôle pour l’élaboration philosophique de Husserl : la conscience est toujours conscience dequelque chose, c’est-à-dire est toujours conscience intentionnelle. Avec cette découverte, l’entrée de Husserl en philosophie est consommée.  « Le mot intentionnalité ne signifie rien d’autre que cette particularité foncière et générale qu’a la conscience d’être conscience dequelque chose. » Par cette prise de conscience, Husserl s’achemine vers la formulation d’une philosophie nouvelle. L’intentionnalité est cette opération qui porte la conscience vers son objet, lequel, dès lors, advient littéralement comme sens pour elle. La visée intentionnelle de la conscience est ce qui annule l’idée même d’une opposition du sujet et de l’objet, où ces deux pôles seraient extérieurs l’un à l’autre et existeraient comme indépendamment l’un de l’autre. La conscience est conscience de quelque chose. Cela signifie : la conscience est ouverte sur autre chose qu’elle-même et devient elle-même en se pénétrant de cet autre. Simultanément, cette chose qui est visée (perçue) par la conscience n’acquiert une existence que sous le regard de celle-ci : l’intentionnalité est cet échange interactif continuel de la conscience et du monde, par quoi ce dernier prend sens pour la conscience, et la conscience pour le monde. Nous regardons les branches d’un arbre par la fenêtre. Certes, même si nous ne regardons pas ces branches, elles continueraient bien pourtant, par exemple, à ployer sous les fruits : il y a donc une objectivité des branches, qui sont bel et bien indépendamment de moi et de mon regard. Cependant, tant que nous ne portons pas notre regard sur elles, les branches n’existent pas pour nous, elles ne sont qu’en elles-mêmes. Ainsi, pour le phénoménologue, le niveau d’être de l’objet « branche » en tant que réalité en soi, purement objective, c’est-à-dire sans aucune intervention d’un sujet, n’est que la dimension première et la plus pauvre de la branche. Dès que cette dernière est appréhendée par un sujet, elle apparaît sous mon regard et acquiert un niveau d’être plus complexe. Ce n’est cependant que lorsque la branche m’apparaît certes, mais telle qu’elle est en elle-même, c’est-à-dire quand les deux premiers niveaux d’être, objectif et subjectif, sont conjoints qu’elles adviennent comme proprement phénoménologique. En phénoménologie, l’être égale l’apparaître : seul est ce qui apparaît, et la notion d’apparition, loin de se ramener à l’apparence illusoire, équivaut à l’être même. La phénoménologie, se caractérisant comme un retour aux choses elles-mêmes, se présente comme la description de toutes les choses qui m’apparaissent, non de manière simplement subjective, mais bien telles qu’elles sont en elles-mêmes : cette apparition pour moi de ce qui est tel qu’il est se nomme phénomène, et est l’objet de la phénoménologie. C’est cet acquis fondamental de l’intentionnalité qui constitue la première pierre de l’édifice de la phénoménologie, posée notamment dans les Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures, sous l’expression de « corrélation intentionnelle » ou « corrélation noético-noématique ».

Aussi Husserl nous introduit dans la notion de l’intuition. Cette théorie se présente comme une ontologie phénoménologique dont on peut trouver quatre axiomes sur lesquels repose cette théorie. On peut résumer ces axiomes par Le mode  de conscience ou de représentation par lequel nous rentrons en contact avec l’être est un acte d’une structure déterminée et cet acte est l’intuition. C’est l’intentionnalité qui atteint l’être. L’être est le corrélatif de la vie intuitive théorique, l’évidence d’un acte objectivant. On peut bâtir à partir de ces axiomes, des actes qui visent deux objectifs : un objectif théorique et un objectif ontologique. L’assertion fondamentale repose sur une conviction  que Husserl détient de son maitre Brentano « Tout acte de conscience est soit une représentation soit à une représentation pour base ». Brentano distinguait deux catégories de représentations. Il y avait chez lui les représentations présentatives ou intuitions et les représentations représentatives ou significations. De telle sorte que nous ne pouvons pas présenter ou signifier quelque chose en dehors des représentations. Cette sorte de permanence ou de dynamique opération de la représentation a été critiquée par Paul Ricœur d’impérialisme de la représentation.

 

Husserl est sans doute l'un des plus grands philosophes de la modernité, dans la mesure où il est le fondateur d'une manière neuve de faire de la philosophie promise au plus bel avenir : la phénoménologie. La phénoménologie est un retour aux choses mêmes, mais non point aux pures données empiriques : elle retrouve la richesse des essences et de la subjectivité vivante, sans laquelle la nature serait dénuée de sens. Il développe le concept d’intentionnalité et le concept d’intuition. Déjà pour Brentano (1938-1917), tout acte de la conscience est intentionnel : la conscience tend vers un quelque chose, ce dont elle a conscience. C'est en effet lui qui le premier a distingué les phénomènes physiques et les phénomènes psychiques : la spécificité des seconds, c'est justement d'être toujours tendus vers un objet. L’objectif étaitde comprendre comment, dans la diversité de ces modalités, la conscience peut être conscience de quelque chose, c’est l'objet même de la phénoménologie. L’intuition est une idée que l’on a de quelque chose. Husserl s’est inscrit dans un mouvement essentiel de son temps. Il a voulu donner à la philosophie, conçue comme fondement de toutes les sciences, des assises indubitables. Cette recherche de fondements certains a parcouru tout le champ de la connaissance en début du XXe siècle, jusqu’ à ce que son échec en mathématiques mette fin à ce grand projet concernant les bases ultimes du savoir.

 

  

 

BIBLIOGRAPHIE :

 

-          Hersch (Jeanne), Etonnement philosophique, folio essais, pp 392-408.

-         Russ (Jacqueline), Philosophie : Les Auteurs, Les œuvres, Bordas, pp 386-401.

-         Julia(Didier), Dictionnaire de la philosophie, Larousse, Paris cedex 2006.

-         Vermeersch, P. (1998). "La fin du 19éme siècle : introspection expérimentale et phénoménologie." Expliciter(26) 21-27.

-         Dastur (Françoise), Husserl. Des mathématiques à l'histoire, Revue Philosophique de Louvain, Année 1995, Volume 93, Numéro 3 p. 444 – 447.

-          Djibo (Mamadou), Philosophie des Mathématiques, Ottawa, Mai 199.

-         Pr Assalé Dominique, cours de phénoménologie de Husserl, 2011 à UCAO /UUA, faculté de philosophie licence 3.



[1] Etonnement philosophique, Jeanne Hersch, éd folio, pp 400.

[2] Philosophie : les Auteurs, Les Œuvres, Jacqueline Russ, éd Bordas, pp 387.

27 décembre 2014

métaphysique, puissance et acte

SOMMAIRE

             

 INTRODUCTION

 

I-                  Définition des concepts

1-  La puissance

2-  L’acte

  

II-               Rapport entre la puissance et l’acte

 1- Sur le plan de l‘intelligibilité 

 2- Sur le plan ontologique         

             

CONCUSION

          

Bibliographie.

 

INTRODUCTION

 

La métaphysique est considérée à juste titre comme la philosophie première car elle étudie le principe  fondamental : l’Être en tant qu’Être.  Et, comme réalité suprême,  l’Être se déploie et se laisse saisir dans ce qu’il est de plus profond. Cependant, depuis Aristote, le long cheminement de la pensée métaphysique nous permet d’affirmer que notre nature humaine reste dans un perpétuel étonnement et une perpétuelle quête de cet Être. C’est pourquoi au premier attribut qu’est la substance, Aristote joignit et mit en rapport les notions de puissance et d’acte pour approfondir la connaissance de l’Être. Alors, que signifie ces deux notions ? Quel lien existe-il entre la puissance et l’acte ? Qu’est-ce que ces notions apportent comme éclairage sur l’Être ?

                                                                         I.            DEFINITION DES CONCEPTS

 

1-    La puissance

On appelle « puissance  le principe du mouvement ou du changement, qui est dans un autre être ou dans le même être en tant qu’autre. Par exemple, l’art de bâtir est une puissance qui ne réside pas dans la chose construite ; au contraire, l’art de guérir, qui est une puissance, peut se trouver dans l’homme guéri, mais non en tant que guéri. Puissance signifie donc le principe, en général, du changement ou du mouvement, dans un autre être, ou dans le même être en tant qu’autre. C’est aussi la faculté d’être changé ou mû par un autre être, ou par soi-même en tant qu’autre.

C’est aussi la faculté d’être changé ou mû par un autre être, ou par soi même en tant qu’autre. Puissance se dit encore de la faculté de mener quelque chose à bonne fin, ou de l’accomplir librement ; car parfois nous disons de ceux qui seulement marchent ou parlent, mais qui ne le font pas bien ou ne le font pas comme ils le veulent, qu’ils n’ont pas la faculté de parler ou de marcher.

Néanmoins précisons à ce niveau qu’Aristote distingue deux types de puissance à savoir : la puissance active et la puissance passive.

                                la puissance active et la puissance passive

La puissance active, est une potentialité qui se réalisera d’elle-même. Par exemple, la graine est une plante en puissance dans la mesure où c’est en vertu de son propre principe de croissance qu’elle le deviendra. On peut également parler d’un acte pur ; celui-ci désigne l’état d’un être ou d’une substance qui ne contient rien qui soit encore en puissance ; tel est le cas du premier moteur d’Aristote.

 La puissance passive quant à elle est une potentialité qui exige l’intervention d’un agent extérieur  pour se réaliser, pour être en acte. Ainsi, un morceau de pierre est une statue en puissance, mais elle nécessite d’être actualisée par le sculpteur.

 

2-L’acte

L’acte, c’est la manifestation concrète des pouvoirs d’agir d’une personne, de ce que fait une personne. En ce sens, acte est synonyme d’action. Le dictionnaire fait également référence à la signification métaphysique : est en acte ce qui existe réellement avec toutes ses déterminations et tous ses pouvoirs.

Selon Aristote, l’acte est le fait pour une chose d’exister en réalité et non de la façon dont nous disons qu’elle existe en puissance quand nous disons, par exemple, qu’Hermès, la statue, est en puissance dans le bois, la matière ou quand nous l’appelons savant en puissance, celui qui même ne spécule pas, s’il a la faculté de spéculer : l’autre façon d’exister est l’existence en acte.[1]

L'acte est la réalisation et en particulier l'acte humain, est ce qui donne forme au monde ou à ses parts : l'œuvre est extraite de la matière. La croissance d'un embryon, par exemple, est vue par Aristote comme l'émergence d'un être à partir de la matière donnée par l'œuf ou les menstrues.

Quant à l'entéléchie, elle est souvent difficile à distinguer de l'acte dans les textes d'Aristote. Elle n'est pas pour autant totalement synonyme de l'acte : elle est à la fois le processus qui mène de la puissance à l'actualisation, et l'actualisation à son plus haut degré d'achèvement, lorsqu'elle ne renferme plus aucune indétermination issue de la matière.

 

II-RAPPORT PUISSANCE-ACTE

 

La distinction entre être en acte et être en puissance peut être mobilisée à divers niveaux et ce parfois même pour une seule faculté. Suivons à ce titre un exemple d’Aristote : on peut dire que tout homme est en puissance un musicien dans la mesure où il est donné à chacun de nous d’apprendre à jouer de la musique. Ainsi nous actualisons cette capacité par l’apprentissage : c’est l’acte premier. Mais en un second sens demeure une distinction entre le fait d’être, en puissance, capable de jouer telle sonate et le fait de la jouer réellement, actuellement : cette réalisation effective est l’acte second.

 

  1. Sur le plan de l’intelligibilité

 

       C’est toujours ce qui est en acte qui fait comprendre ce qui est impuissance. Il est par exemple pratiquement impossible de découvrir la nature d’un embryon quelconque sans partir de l’adulte. Ainsi, du point de vue de l’intelligibilité, c’est ce qui est chronologiquement au terme (l’adulte) qui fait comprendre ce qui était au point de départ (l’embryon). L’acte est donc source de l’intelligibilité de la souffrance. En ce sens que l’acte est antérieur à la substance.

 

  1. Sur le plan ontologique

 

       C’est l’être-en-acte qui fait exister la puissance. En tant que cause finale, l’être en acte est en effet autonome (« séparé »dit Aristote) par rapport à la puissance, mais la puissance au contraire est toute relatif à l’être en acte. Pour en revenir à notre exemple, l’embryon n’existe que « tourné vers l’adulte » : son être en puissance est donc tout entier relatif à l’être en acte et, en ce sens qu’il est second. Puisque ce qui est en puissance est en attente de l’acte, l’acte est principe et la substance est seconde. Il faudra garder en mémoire les cinq modalités de l’être en acte vues pendant le cours que sont : l’existence, le vrai, le bien, l’opération vitale et le mouvement.

 

 CONCLUSION

 

La démarche aristotélicienne sur l’Être qui a débuté avec la définition de la substance et ses accidents et  s’est poursuivi avec les notions d’acte et de puissance qui peuvent être saisi sur deux plans complémentaires. Faudrait donc retenir que l’être lorsqu’il tend vers sa réalisation est en puissance et sa réalisation et son perfectionnement se nomme être en acte. 

 



[1] La métaphysique, livre 9, paragraphe 6, tome 2

27 décembre 2014

LES PREMIERS ‘‘PHILOSOPHES’’ DE LA GRÈCE N’ONT PAS EU VRAIMENT A INVENTER

D’un point de vue général, il est admis que la philosophie occidentale a débuté dans la Grèce antique comme une spéculation sur la nature du monde physique. Et c’est bien les   philosophes appelés ‘’présocratiques’’ qui ont ouvert une spéculation sur ce qu’est le monde naturel, à partir de l’étonnement. Cependant, il semblerait que la philosophie ait une origine plus ancienne dans les pays orientaux qu’en Grèce et que par conséquent, les premiers « philosophes » grecs s’en seraient servis pour philosopher eux-aussi.  C’est dans cette perspective que notre sujet soutient la thèse selon laquelle: « Les premiers « philosophes » n’ont pas eu vraiment à inventer ; ils ont travaillé sur des représentations de la complexité et de la richesse, mais aussi de la confusion desquelles nous pouvons difficilement nous faire une idée. » Dès lors, la question qui nous survient à l’esprit est la suivante : Quelle a été l’originalité de la contribution des premiers « philosophes » grecs dans l’histoire de la philosophie ? D’une part, en quoi les philosophes présocratiques n’ont-ils pas eu vraiment à inventer ? D’autre part, les différentes questions et éléments de réponse apportés par ces philosophes n’ont-ils pas permis d’une certaine façon une évolution de la pensée ?

 

Les premiers philosophes grecs, ou encore les présocratiques n’ont pas eu vraiment à inventer. Ils ont travaillé sur des représentations de la complexité et de la richesse, mais aussi de la confusion. Avant tout, il faut préciser qu’on désigne sous le nom de présocratique, les penseurs qui ont précédé Socrate. Ceux-ci se sont étonnés devant la nature et se sont appuyés sur les réalités sensibles. A juste titre citons de l’école ionienne, Thalès, premier philosophe mentionné par l’histoire. Il considérait que l’eau est la matière première fondamentale (le principe explicatif de toutes choses). Autrement dit, pour Thalès, la substance qui est au fond de toutes choses et qui transforme toutes choses, c’est l’eau. Or, « il est impossible de ne pas sentir la parenté de la pensée qu’il y a entre la thèse du premier philosophe grec, Thalès, que toutes choses sont faites de l’eau, et le début du Poème de la Création, écrit bien des siècles auparavant en Mésopotamie : « Lorsqu’en haut le ciel n’était pas nommé et qu’en bas la terre n’avait point de nom, de l’Apsou  primordial, leur père, et de la tumultueuse Tiamat, leur mère à tous, les eaux se confondaient en un. »[1]Par là, nous voyons que Thalès n’a pas inventé une cosmogonie originale, elle existait depuis bien des lustres. Il en est de même pour de récentes recherches entreprises sur l’histoire des mathématiques ; recherches qui ont aboutis à la même conclusion. De fait, G. Milhaud écrivait dès 1910 que « Les matériaux accumulés en mathématiques par les Orientaux et les Égyptiens étaient décidément plus importants et plus riches qu’on ne le soupçonnait encore généralement il y a une dizaine d’années[2].». Comme on le constate, cela illustre bien l’argument selon lequel  les civilisations anciennes avaient fait d’énormes progrès en matière de connaissance scientifique.

Aussi, si l’on tient compte des travaux anthropologiques effectués sur les sociétés inférieures, nous constatons qu’ils introduisent de nouvelles données qui compliquent encore plus le problème de l’origine de la philosophie, tant les données recueillies sur leur fonctionnement sont vastes. « On retrouve, en effet, dans la philosophie grecque, des traits intellectuels qui n’ont leur analogie que dans une mentalité primitive »[3]. En fait, les notions qu’emploient les premiers philosophes, celles de destin, de justice, d’âme, de dieu, ne sont pas des notions qu’ils ont créées ni élaborées eux-mêmes, ce sont des idées populaires, des représentations collectives qu’ils ont trouvées, et qui tirent leur origine des sociétés qui ont existé bien longtemps avant eux.

Même le symbolisme numérique des Pythagoriciens qui admettent que « tout est nombre » s’expliqueraient par cette forme de pensée qu’un philosophe allemand appelait récemment la « pensée morphologico-structurale » des primitifs et qu’il opposait à la pensée fonctionnelle fondée sur le principe de causalité. La ressemblance affirmée dans le Timée entre les intervalles des planètes et l’échelle musicale nous paraît complètement arbitraire et la logique nous en échappe tout autant que celle de la participation, étudiée par M. Lévy-Bruhl dans ses travaux sur la mentalité primitive.

            S’il en est ainsi, les premiers systèmes philosophiques des Grecs ne seraient nullement primitifs ; ils ne seraient que la forme élaborée d’une pensée bien plus ancienne. Mais est-ce pour autant qu’il faut  ignorer tout le courant de pensée des présocratiques. La pensée des premiers « philosophes » grecs n’a-t-elle pas exercé une influence incroyable sur l’histoire de la philosophie elle-même ?

 

Les différentes questions et éléments de réponse apportés par les premiers philosophes à propos du cosmos ont permis d’une certaine façon une évolution de la pensée. En effet, il ne faut pas ignorer que dans le monde présocratique la nature, était certes déjà donnée, mais d’une façon voilée. Et c’est bien devant cette réalité (la nature) voilée que les présocratiques vont s’étonner pour dévoiler tout ce qu’elle renferme, et la rendre accessible à tous. A ce propos, évoquons Jeanne Hersch qui précise que « ce qui suscita avant tout leur étonnement, ce fut le spectacle du changement. Nous vivons dans un monde où tout ne cesse de changer.»[4] Ainsi qu’est-ce qui demeure quand tout change ? Ou encore mieux, qu’est-ce qui est immuable quand tout change ? Ici, l’étonnement apparaît donc comme l’élément fondamental qui enclenche le travail de réflexion. Par là, nous percevons que c’est la pensée grecque antique, plus précisément des présocratiques, qui a posé les bases de la philosophie en général. En d’autres termes, l’histoire de la philosophie leur doit entièrement reconnaissance car c’est à partir de leur courant de pensée (le cosmocentrisme) que tous les autres penseurs à venir s’inspireront pour philosopher. Pour mieux s’en convaincre, nous présenterons des idées les plus spécifiques de la période présocratique pour montrer comment à partir de leur étonnement, d’autres philosophes se sont étonnés.

D’abord à l’aurore de la philosophie grecque, nous avons la pensée des présocratiques qui part de l’école ionienne à savoir Thalès, Anaximandre, Anaximène. Ceux-ci comme nous l’avions dit tantôt, s’appuient sur les éléments de la nature (le monde sensible) et considèrent respectivement comme principe de toutes choses, l’eau, l’Apéiron ou l’infini, l’air. Ensuite, notons qu’au fil du temps des philosophes tels qu’Anaxagore (avec le Noûs), les pythagoriciens (l’idée du nombre) laisseront les réalités empiriques et s’appuieront désormais sur des réalités plus abstraites. Enfin, citons l’opposition entre les écoles Ionienne et  Eléate qui constitue en quelque sorte le fondement de la métaphysique chez Aristote (un philosophe socratique). Par exemple Héraclite qui considérait le changement comme l’élément stable dans l’instable tandis que chez Aristote, tout être a  de l’être et cet être, c’est essentiellement la substance qui demeure au cœur du changement. D’où, l’idée d’évolution la pensée présocratique.  

En définitive,  nous pouvons dire qu’effectivement les premiers « philosophes » grecs n’ont pas eu à inventer de nouvelles choses. Ils ont reformulé d’une autre manière  des pensées d’une époque plus ancienne à la leur. Par ailleurs, il ne faut omettre que la pensée philosophique est évolutive et non statique. De ce fait, retenons que les présocratiques, en voulant rendre rationnel le cosmos, nous ont ouvert les portes de la philosophie, et ont influencé l’histoire de la philosophie



[1] Emile BREHIER, Histoire de la philosophie, Tome I, L’antiquité et le Moyen-âge, version numérique, P.11.

[2] G. Milhaud, Nouvelles Etudes sur l’histoire de la pensée scientifique, Paris, 1910, p.127.

[3] Emile BREHIER, Histoire de la philosophie, Tome I, L’antiquité et le Moyen-âge version numérique, P.12.

[4] Jeanne Hersch, L’étonnement philosophique, Une histoire de la philosophie, Ed. Gallimard, P. 11. 

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